Le blanchiment anal est une procédure cosmétique toute nouvelle et controversée, qui consiste à blanchir la peau sombre autour de l’anus afin d’améliorer son attractivité supposée.
Les réactions dermiques
Il est important de noter que l’anus est recouvert d’une peau particulièrement sensible et d’une délicate muqueuse qui sont susceptibles d’avoir des réactions allergiques et irritantes à une large gamme de produits chimiques.
La plupart des crèmes blanchissantes et des formules contiennent un fort pouvoir toxique ou des ingrédients dangereux, qui peuvent sensibiliser ou brûler la peau de l’anus ou même être absorbés, même si c’est en petite quantité, à travers la muqueuse si elle venait à rentrer en contact avec eux.
Le résultat d’un tel contact peut être réellement inconfortable, avec des brûlures temporaires, des cicatrices permanentes, une hyper-pigmentation de l’anus voire une incontinence due à la brûlure des fibres du sphincter.
Propagation de l’infection
Par ailleurs, le blanchiment chimique de l’anus est potentiellement dangereux dans son utilisation dans un environnement non-stérile, pouvant faciliter la propagation du virus de l’herpès ou d’autres agents infectieux.
Réactions indésirables à des agents spécifiques
Hydroquinone
Beaucoup de crèmes blanchissantes contiennent de l’hydroquinone, un agent blanchissant puissant est interdit dans de nombreux pays dans le monde, particulièrement en Europe. Elle inhibe la tyrosinase, un enzyme impliqué de façon limitée dans la production de mélanine, et donc limite donc la coloration de la peau. Elle a été dénoncée par la FDA en attendant des études plus détaillées sur les effets secondaires possibles à courts et longs termes.
L’hydroquinone est connue pour causer l’ochronose, qui provoque une pigmentation cutanée permanente gris bleu. Elle est aussi suspectée d’être cancérigène. Cependant, malgré ces preuves, son utilisation n’a pas été complètement interdite et beaucoup de crèmes blanchissantes contenant de l’hydroquinone sont toujours disponibles en vente libre.
De plus, l’hydroquinone entraîne un épaississement des fibres de collagène de la peau dans la zone périanale la rendant avec le temps rugueuse ou bosselée. En plus des brûlures chimiques, l’hydroquinone provoque une photosensibilisation, augmentant la sensibilité aux coups de soleil. De plus, si la zone devait être exposée aux ultraviolets, la peau pourrait être encore plus sombre qu’avant.
L’Arbutine
L’arbutine est un autre ingrédient utilisé dans les crèmes éclaircissantes. Également appelée busserole, l’arbutine est présentée comme inoffensive et naturelle, obtenue pour l’usage médical à partir de feuilles d’Arctostaphyle raisin-d’ours. Elle est utilisée aussi bien à la maison que dans les salons de blanchissement. Toutefois, elle est convertie dans le corps en hydroquinone dans le corps et par conséquent partage les dangers et la toxicité de ce produit.
Mercure
Beaucoup de préparations blanchissantes faites en dehors des États-Unis contiennent du mercure, un agent blanchissant efficace mais également excessivement dangereux pour le foie, provoquant insuffisantes hépatiques et rénales, cancer et autres symptômes d’un empoisonnement au mercure.
L’acide Kojique
Un autre ingrédient utilisé pour le blanchiment est l’acide kojique. C’est un acide organique produit naturellement par certaines espèces de champignons, et plus particulièrement l’Aspergillus oryzae ou koji. Il est relativement peu efficace pour réduire l’activité de la tyrosine, mais est un sensibilisant cutané beaucoup plus puissant, provoquant des réactions allergiques. C’est aussi un cancérigène de catégorie 2 (qui pourrait être cancérigène, mais sans preuves suffisantes pour pouvoir le classer définitivement comme cancérigène présumé ou connu pour l’homme) dans le cadre du GHS. (Système général harmonisé de classification et d’étiquetage des produits chimiques)
L’acide azélaïque
L’acide azélaïque est un autre produit naturel éclaircissant, utilisé le plus souvent avec de l’aloe vera ou de l’acide ascorbique. Il a une action beaucoup plus douce sur la coloration de la peau, mais peut tout de même provoquer des irritations et des allergies sur des peaux sensibles. Avec des symptômes de brûlures, de démangeaisons, de picotements, de sécheresses ou de sensibilité accrue.
Blanchiment au laser ou cryogénique
Le blanchiment anal cryogénique ou au laser peut également provoquer des effets secondaires comme une hyper-pigmentation, de la douleur, des cicatrices ou une dépigmentation inégale.
Conclusion
Le blanchiment anal, comme tout blanchiment cutané, n’est pas une opération unique ponctuelle car la production de mélanine reprendra dès que la tyrosine est régénérée. Pour cette raison, l’utilisation chronique de produits blanchissants est requise, et les effets d’une exposition répétée à ce type d’agents ne sont toujours pas bien compris chez l’homme, même si, comme mentionné plus haut, plusieurs d’entre eux sont cancérigènes chez les animaux.
Source : https://www.news-medical.net/health/Anal-Bleaching-Safety.aspx